Comment est né votre intérêt pour le traitement corona?
Au début des années 1960, j'étais associé dans une entreprise qui produisait des films et des sacs en plastique. Les extrudeuses commençaient à utiliser les premiers traitements de surface rudimentaires à basse fréquence. Pour activer les surfaces, des générateurs équipés de transformateurs déchargeaient des petits éclairs via une électrode. Malgré la faible vitesse des installations, il était fréquent que le matériel se perfore et que des courts-circuits se produisent. Ces derniers, répétés au fil du temps, ont fini par griller le transformateur et compromettre la ligne.
Pour relever le double défi d'augmenter la fréquence (pour optimiser le traitement) et d'améliorer les composants, j'ai demandé l'aide d'Ezio Ferrarini, qui possédait une grande expérience technique.
Nous avons donc conçu un système plus puissant et plus fiable utilisant des Triodes (qui oscillaient à 1 500 Hz). Après deux années de tests de marché réussis, nous avons décidé de fonder Ferrarini & Benelli en 1965.
Au cours de ces 50 années d'activité entrepreneuriale, quelles sont les innovations auxquelles vous avez dû faire face?
Je pense que notre secteur est passé par trois stades d'évolution:
- le passage des composants électrotechniques aux composants électroniques (SCR et pilotage associé)
- l'avènement du numérique et des logiciels qui ont révolutionné les générateurs et multiplié les possibilités opérationnelles du traitement corona
- le dernier traitement au plasma.
Quels sont les facteurs qui ont déterminé votre réussite?
Une prise de conscience précoce de l'importance de l'internationalisation, une relation de confiance construite au fil du temps avec les grands constructeurs qui installent aujourd'hui nos stations de traitement corona, et une innovation technologique constante.
Enfin, la contribution de ma fille Claudia, qui, après avoir obtenu un diplôme industriel et un cours de spécialisation en France, a décidé de revenir en Italie pour m'aider. D'une part, elle a soutenu les responsables des ventes, de l'administration et du département de production, d'autre part, elle a étudié la technologie appliquée. Grâce à cette approche pragmatique et transversale, Claudia a rapidement gagné la confiance de tous les membres de l'entreprise.
Quel avenir pour le traitement corona?
Les fabricants de matériaux d'emballage investissent constamment dans la recherche et le développement pour améliorer leurs caractéristiques techniques (résistance, recyclabilité, anti-buée pour les aliments...) et élargir leur offre. La découverte de nouveaux matériaux multicouches, l'avènement des nanotechnologies et la nécessité de minimiser les coûts posent de nouveaux défis aux entreprises actives dans le secteur du traitement corona. Je pense qu'à l'avenir, la flexibilité et le dynamisme, ainsi que l'innovation technologique constante, seront des qualités nécessaires pour opérer avec succès dans ce secteur.
Et que représente le traitement au plasma pour Ferrarini & Benelli?
Un développement important qui nous permet d'exploiter nos connaissances en matière de traitement de surface également en dehors du monde de l'emballage. Grâce à la possibilité de traiter des objets tridimensionnels, le plasma nous permet d'intervenir dans de nouveaux secteurs (automobile, médical, tuyaux, etc.).
Sur quel projet travaillez-vous?
Je travaille actuellement sur une application spécifique pour les usines de papier. Il s'agit d'équiper des lignes de revêtement par extrusion à haute performance et à grande vitesse (jusqu'à 500 m/min) qui exigent la plus grande fiabilité pour une production 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Je développe un système de traitement corona qui garantit des performances élevées (grâce à des électrodes spéciales spécialement conçues) et réduit au minimum les risques d'arrêt grâce au contrôle et à la gestion intelligente des puissances des générateurs. Le traitement numérique dédié de nos générateurs nous permet d’obtenir d’excellents résultats.
Prochains objectifs?
Compte tenu de l'excellente position sur le marché que Ferrarini & Benelli a réussi à atteindre au fil des ans dans le monde entier, on pourrait penser qu'ils ont déjà atteint leurs objectifs. Mais chaque nouveau problème industriel ou besoin des clients déclenche en moi la recherche d'une solution, l'étude d'un nouveau produit ou l'amélioration des produits existants. Tels sont les objectifs que j'essaie d'atteindre chaque jour.
Que souhaitez-vous à Ferrarini & Benelli, qui fête cette année son 50e anniversaire?
J'espère qu'elle continuera pendant encore 50 ans à suivre la philosophie que j'ai essayé de transmettre à tous les membres de l'entreprise : travailler sérieusement et honnêtement, offrir des produits de haute technologie et de qualité, fournir aux clients un service continu dans le temps, considérer les défis du marché comme une occasion de s'améliorer et d'assurer le développement futur.